Vos vêtements et accessoires sont construits sur-mesure en pièces détachées pour être modulables et surtout réparables à l'infini !
Faites un saut en 2040, le temps d’une fiction.
La basket modulable
C’est en voulant sortir acheter du pain ce matin que vous vous rappelez que vous avez une autre mission importante : acheter une paire de chaussures. Vous avez en plus repéré l’endroit parfait. La boutique de quartier où vous avez fait faire un pull cet hiver a ouvert un nouveau rayon de cordonnerie.
Depuis que le secteur de la mode est régi par de nouvelles lois qui obligent les entreprises à responsabiliser leur fabrication et production, de nombreuses marques ouvrent des micro sites de production en ville. Vous avez adoré il y a quelques mois l’expérience du sur-mesure fabriqué sur place lorsque vous avez pu choisir la forme des manches, le graphisme des mailles et la longueur de la taille en feuilletant le catalogue des options. Et le lendemain votre vêtement était prêt, conçu en fibre naturelle et créé en bas de chez vous.
En entrant dans le magasin, vous retrouvez cette odeur un peu brute de cuir mêlée au bruit des machines de découpe et de montage. Dans l’arrière boutique, à droite, un vendeur est justement en train de lancer le modelage d’une paire de bottines. Les machines sont incroyablement performantes et précises, et d’une efficacité redoutable La technologie a su se mettre au service du sur-mesure et du durable. Et pour des prix abordables, ce qui est essentiel.
Pendant que vous baladez votre regard sur les étagères qui ne présentent que les prototypes, un autre vendeur vient prendre l’empreinte de vos pieds. Quand vient le moment de composer votre chaussure, vous êtes déjà décidé. Vous partez sur une paire de baskets, avec un bout arrondi, des lacets avec 6 trous seulement, et une semelle épaisse pour plus de confort.
Pour la customisation, vous hésitez encore entre le côté épuré de la bande noire, ou l’aspect un peu plus original des motifs bleu et rouge. C’est pareil, si dans quelques années vous avez envie de changer, c’est possible. La base de la chaussure est faite pour durer dans le temps, mais construite en pièces détachées pour être modulable et surtout réparable à l’infini.
Dans trois jours votre paire sera prête ! Finalement vous êtes contents de votre choix. Avec les motifs colorés, vous êtes sûr d’avoir des chaussures originales. Et qui vous ressemblent, pleines de peps et d’énergie.
En 2040, comme dans les autres fictions, les industries sont enfin contraintes à se responsabiliser. Et le secteur de la mode n’y échappe pas !
Comme chaque société doit maîtriser son impact écologique, on revoit tous les modèles de production, et la gestion des déchets qui s'ensuit, que ce soit au cours de la fabrication du produit ou lors de sa fin de vie.
On assiste alors avec joie à l’avancée de la production à la demande. On évite ainsi les stocks à conserver, à acheminer et à liquider au cours de temps. La problématique des invendus fait maintenant partie du passé.
Et avec la production à la demande, arrive le sur-mesure. Si chaque vêtement est produit pour une personne définie, tant qu’à faire en faire une pièce unique ! Sans lésiner sur la qualité, pour que le produit puisse durer dans le temps.
Couleur, finition, forme des manches, longueur du vêtement, forme des pieds… En alliant technique et accompagnement personnalisé, on peut créer des pièces adaptées à sa morphologie et à ses goûts.
Il faut dire que l’expérience est agréable. On est loin des standards bien comme il faut, avec une uniformisation de la mode. Chacun peut créer sa garde-robe, différente de celle de son voisin tout en se rendant dans la même boutique de quartier.
En 2040, on peut donc profiter :
Les chiffres du secteur de la mode reflètent les problèmes de fond qui y sont liés : la surproduction et la gestion des déchets.
Aujourd’hui, ce sont 100 milliards de vêtements qui sont fabriqués par an dans le monde (pour 7,8 milliards d’humains, rappelons-le). Les marques de fast fashion sortent en moyenne plus de 20 collections par an, dont la plupart sont confectionnées dans des conditions peu humaines. Avec ceci, en France, 4 millions de tonnes de vêtements sont jetés chaque année.
En termes environnementaux, c’est un secteur polluant qui est responsable de 2% des gaz à effet de serre rejetés dans le monde. Entre la surconsommation d’eau, la mauvaise composition des matières utilisées, la pollution du transport et la faible capacité de recyclage, le constat est assez lourd.
Le chemin pour réformer cette industrie est long, voire difficile à envisager si l’on reste sur un système où le profit a plus de valeur que l’humain et la planète. Et pourtant, cette problématique est portée par différents acteurs qui n’ont pas peur de proposer des alternatives.
Des solutions éthiques et responsables, il y en a ! Penser un vêtement pour la durée, fabriquer localement, réfléchir sa matière première et son cycle de production, produire moins mais plus durablement, mettre en place la consigne ou valoriser la réparation…
Pour changer les choses, il ne faut pas forcément que toute la société change du jour au lendemain sa manière de consommer la mode. Mais si plusieurs groupes de convaincus agissent en ce sens, la majorité suivra peu à peu.
Évidemment, il ne suffit pas que la pression sur l’industrie de la mode vienne seulement des consommateurs, elle doit aussi s’exercer d’en haut de manière législative, par la politique mise en place. Plusieurs initiatives sont prises en ce sens par le collectif enmodeclimat
Avant que tout cela ne soit réalisé, on peut soutenir les marques qui proposent de voir la mode non comme un consommable passager, mais comme un bien durable et recyclable.
Patagonia fait le choix de réparer et surtout de moderniser ses vêtements au cours de leur vie, pour que le consommateur puisse vieillir avec. En mettant en place la garantie absolue, la marque rend ses habits immortels.
Nudie Jeans promet la réparation gratuite pour toujours, dans les magasins de la marque ou chez des partenaires. S’il n’y a aucun commerce habilité à proximité, on peut commander un kit de réparation gratuit pour le faire soi-même. En 2019, ils ont réparé 63281 paires de jeans.
Veja a ouvert un espace à Bordeaux pour recycler et réparer les baskets pour les remettre à neuf ou leur donner une deuxième vie.
Melissa est une marque qui utilise de vieilles chaussures comme matière première pour créer les siennes. Comme quoi rien ne se perd, tout se transforme !
Panafrica redonne vie à ses chaussures, grâce au système de consigne mis en place. Elles sont ensuite reconditionnées ou recyclées pour une meilleure gestion des déchets
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